Panaméricaine

Réalisé par
Vincent Leduc
Documentaire de 52' - Format : 1.33 - Audio : Stéréo

Parmi les routes qui sillonnent le monde : les routes de la soie, des croisades, du sel, des esclaves, des découvertes et toute sortes d’itinéraires qui mélangent l’histoire et les activités humaines, ce qui conduit les hommes et les chemins qu’ils empreintent, la route de l’Alaska est une route d’aventure.

« L’appel de la forêt » de Jack London, l’auteur américain le plus lu au monde, l’inspirateur de tant d’aventure et de désir d’aventure, plane partout sur le grand nord.

« Jack London est roi », écrit Chris McCandless dans le bus abandonné où il meurt en 1992, empoisonné par des baies sauvages non comestibles qu’il a confondu avec d’autres, à l’issue de son échappée sauvage racontée par Sean Penn dans le film « Into the wild ».

Hier la quête de l’or jaune, suivie par celle de l’or vert (le bois de la forêt), puis de l’or noir ; aujourd’hui l’air libre, l’or pur, la fuite du monde construit, la quête pour voir ce qui est en train d’être perdu, le voyage vers les derniers grands espaces vierges, territoire des derniers animaux libres.

Dans un monde de plus en plus saturé par le commerce et la construction, asphyxié par la pollution et la consommation, l’Alaska est depuis un demi-siècle la route du retour à la nature et à la liberté. Ce pays est un but, une terre d’absolu, un territoire de nature gigantesque (aussi riche en pétrole) où la société économique et sa litanie de compromis n’ont pas encore réussi à bouleverser l’équilibre, un équilibre pourtant toujours menacé par la soif de l’or noir.

L’Alaska est le plus grand état des Etats-Unis, le moins peuplé, le plus riche en immenses parcs nationaux. Cela attire des gens de tous horizons qui ont besoin de se ressourcer : des américains en croisières aux routards avec sac à dos.

Ma route est conçue comme une sorte de chemin crescendo, qui au fur et à mesure que l’on remonte vers le nord, nous entraîne de plus en plus loin. En traversant les grands classiques du sud-est, je me départi peu à peu de l’inutile. Au fond, c’est cette recherche, ce désir de nature vraie et intouchée qui ponctue mon itinéraire. Les rencontres en donnent le ton. Rencontres de voyageurs d‘abord, rencontre de locaux aussi, arrivés un jour ici et qui ne sont pas repartis, et de locaux plus anciens aussi qui nous donnent quelques clefs d’un mode de vie jadis élaborés par les millénaires en osmose avec cette nature qui était alors la plus forte.

Au pays qui a inventé le « road movie », de « Route one USA » de Robert Kramer à « Into the wild » de Sean Penn, cet itinéraire mythique, cette échappée sauvage nous conduit sur la route au côté de ceux qui continuent de marcher, en ferry, en stop, en kayack, en vélo, à pied sac au dos, vers un absolu de plus en plus loin mais encore visible en Alaska. »