Made in…

Réalisé par
Laurent Bouit
Série documentaire de 5 x 52' - Format : 1.33 - Audio : Stéréo

Made in J-pop :

Les tendances naissent et meurent en quelques semaines, mais on peut néanmoins dégager un certain nombre de généralités de ce monde en mouvement perpétuel qui déborde maintenant très largement des frontières du seul Japon. En effet, l’ensemble de l’est asiatique développé vit désormais au rythme de la culture pop japonaise qui offre aux jeunes de Taiwan, Hong Kong ou Séoul une identité asiatique et moderne. Cette culture offre à cette génération une véritable alternative à la culture de masse américaine qui a inondé la région dans la foulée des GI’s de la seconde guerre mondiale.

Made in Moscou :

La jeunesse dorée moscovite semble lancée dans une course vertigineuse ou plus personne ne se soucis de savoir d’ou vient tout cet argent qui coule à flot. Elle fait preuve d’une énergie décuplée pour s’amuser et briller, quand d’autres la mettent au service d’une envie farouche de réussir. Car Moscou est devenu la ville de tous les possibles. Le capitalisme à la russe est un mélange d’étatisme et d’ultralibéralisme qui marche à grand coup de success story. Les jeunes qui n’ont pas la chance de faire partie de la jeunesse dorée se lancent donc à l’assaut des écoles pour espérer un jour, faire partie de la fête.

Commerce, langue, mannequinat et même les métiers artistiques : tout est bon pour espérer réussir. Mais cette société a aussi ses laissés pour compte, car le temps de l’égalitarisme de façade du régime soviétique est bel et bien révolu. Aujourd’hui, pour faire des études et réussir, mieux vaut avoir quelques relations, un peu d’argent au départ et être un « vrai russe ». Pour les autres, ceux dont les parents sont restés fonctionnaires ou ceux qui viennent des républiques voisines de la Russie, la course à la réussite prend des allures de chemin de croix, avec des épées de Damoclès au dessus de la tête, l’armée pour les uns, les expulsions pour les autres.

Comme l’ensemble de la société russe, la jeunesse ne regrette néanmoins pas l’ancien temps. Elle adhère majoritairement à cette idée d’une nouvelle Russie aux ambitions retrouvées. Certains vont plus loin en s’engageant clairement derrière Vladimir Poutine, un président à la popularité jamais démentie. Ce n’est d’ailleurs pas la plus mauvaise route pour s’élever dans la société.

Qu’il s’agisse de dépenser sans compter, de travailler sans relâche pour intégrer un grand groupe international, d’être la plus belle pour être la prochaine icône, de s’en sortir grâce au système D ou d’échapper aux brimades, la jeunesse russe sait faire preuve d’une énergie survitaminée.

A travers les portraits de Sergueï, d’Helena, d’Alexandre, d’Anna, de Viktor ou d’Irina, c’est une jeunesse russe passionnée qui se dessine. Entre peurs et espoirs, elle est emblématique de la nouvelle Russie.

Made in New-York : 

Et pourtant terriblement familière… Du coup, la planète entière s’y retrouve, s’y perd ou s’y installe. Julian, Ginny, Thom, Vincent et Divine croquent la grosse pomme à pleine dent. Ils ont tous plus ou moins 20 ans et sont de purs produits « made in New York ». Ils foncent, consomment, innovent, rêvent, militent, inventent. Et surtout s’expriment… chacun à leur façon.

Made in Tel Aviv :

Les religieux ultra orthodoxes la voient comme une capitale du vice et du pêché, mais Tel-Aviv n’est que la nécessaire soupape de décompression de la jeunesse Israélienne.

La ville se plait à dire d’elle-même que la vie ne s’y arrête jamais, qu’elle tourne jour et nuit sans discontinuer. C’est parce qu’à Tel-Aviv s’exprime la fureur de vivre d’une jeunesse qui vit avec la guerre depuis toujours. A Tel-Aviv, il y a une urgence à faire la fête, à créer, à suivre les tendances, à s’aimer coûte que coûte. L’énergie y est telle que la ville attire aujourd’hui bien au-delà de la jeunesse israélienne.

On vient y passer un week end de Paris ou Londres, et l’été, la plage de Tel-Aviv résonne de toutes les langues possibles et imaginables.

Aujourd’hui, les jeunes artistes et cinéastes de Tel-Aviv s’exportent dans le monde entier. Les clubs ne sont plus assez grands pour accueillir tout le monde et la fête déborde dans les rues et sur la plage.

Tel-Aviv est furieusement jeune et branchée, mais elle reste une bulle, fragile et suspendue. Les jeunes gens, filles et garçons, qui déambulent dans les rues en uniformes avec leur M16 en bandoulière sont la pour rappeler la réalité du monde au fêtard étranger.

Tel-Aviv est forcément unique, et elle n’en est que plus attirante.

Made in Istanbul : 

Istanbul est une ville de contraste, à l’image de la Turquie du 21e siècle. Posée en équilibre sur le détroit du Bosphore, la ville balance tantôt à l’Ouest, vers l’Europe, tantôt à l’Est, vers l’Asie. Le clivage existait déjà quand Istanbul s’appelait Byzance ou Constantinople. De fait, Istanbul est une terre de confrontations et la jeunesse stambouliote est souvent en première ligne dans les débats passionnés qui animent la ville. A Istanbul, les contrastes sont partout, entre modernité et tradition, entre laïques et partisans d’un islam politique, entre riches et pauvres… Pourtant, une immense majorité s’accorde sur le désir d’Europe, un désir pas forcément partagé par la plupart des citoyens et pays européens, à commencer par la France qui freine inlassablement le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne. Les jeunes businessmen des quartiers d’affaires se moquent bien des perpétuelles voltes face des Européens, mais pour l’immense majorité des jeunes stambouliotes, laïques ou islamistes, la perspective européenne représente un espoir formidable. La jeunesse d’Istanbul est donc à l’image de la ville. Elle est en équilibre entre un passé millénaire et un avenir encore incertain. Elle regarde une Europe qui lui tourne le dos alors qu’elle est elle même regardée avec envie par les jeunes de la plupart des autres pays musulmans. Modèle pour les uns, épouvantail pour les autres, la Turquie moderne avec Istanbul en tête de pont est à la croisée des chemins.